L'Hypnose Éricksonienne: Un Art Thérapeutique Innovant

Introduction Historique

L'hypnose, en tant que forme de thérapie, a une longue et complexe histoire. Depuis les temps anciens, l'hypnose a été utilisée pour guérir et aider à comprendre l'esprit humain. Au 18ème siècle, Franz Mesmer a introduit le concept de "magnétisme animal", qui est considéré comme une forme primitive d'hypnose. Cependant, c'est au 20ème siècle que l'hypnose a évolué en une méthode scientifiquement reconnue, principalement grâce à l'œuvre de Milton Erickson.

Milton Erickson: Le Père de l'Hypnose Moderne

Milton H. Erickson (1901-1980) était un psychiatre américain et un psychologue qui a révolutionné la façon dont nous comprenons et pratiquons l'hypnose. Formé en tant que médecin, Erickson a utilisé son expertise médicale et sa compréhension intuitive des personnes pour développer une approche unique de l'hypnose, connue aujourd'hui sous le nom d'hypnose éricksonienne.

Ses techniques étaient souvent indirectes et permissives, cherchant à guider le patient vers la découverte de ses propres solutions, plutôt qu'à lui imposer un chemin préconçu. La capacité d'Erickson à s'adapter à chaque patient et à communiquer de manière subtile avec l'inconscient a fait de lui une figure légendaire dans le domaine de la psychothérapie.

Différences Entre l'Hypnose Classique et Éricksonienne

L'hypnose classique se concentre souvent sur l'utilisation de suggestions directes et autoritaires, où le thérapeute commande au patient d'entrer dans un état hypnotique et de suivre des instructions spécifiques. Cela contraste fortement avec l'approche éricksonienne, qui est plus nuancée et collaborative.

L'hypnose éricksonienne utilise des métaphores, des récits, et des questions ouvertes pour guider le patient vers un état de conscience modifiée. Au lieu d'ordonner, l'hypnothérapeute éricksonien suggère et encourage, permettant au patient de trouver son propre chemin vers la guérison. Cette méthode est souvent considérée comme plus respectueuse et plus efficace, surtout avec les patients résistants ou sceptiques.

Conclusion: Le Jardinage comme Métaphore

L'une des techniques les plus célèbres d'Erickson était son utilisation du jardinage comme métaphore pour le processus thérapeutique. Il comparait souvent l'esprit humain à un jardin, qui nécessite des soins attentifs, de la patience et de l'adaptation aux conditions changeantes.

Erickson lui-même était un jardinier passionné, et il utilisait souvent cette passion dans ses séances d'hypnose. Il voyait le thérapeute comme un jardinier sage, aidant le patient-jardin à s'épanouir. La croissance et la transformation étaient au cœur de son approche, reflétant la beauté et la complexité de la nature.

L'hypnose éricksonienne continue d'influencer la psychothérapie moderne, offrant une perspective riche et nuancée sur la façon dont nous pouvons aider les gens à se comprendre et à se guérir eux-mêmes. Comme un jardin bien entretenu, elle continue de fleurir, montrant la voie à une compréhension plus profonde de l'esprit humain.

Milton Erickson, pour parler à l’inconscient de ses clients, utilisait souvent des subterfuges, et en voici un , classique, où il parlait de son jardin à ses clients :

Voici ce qu’il pourrait dire à l'un d'eux :

“ Bonjour, mon cher, avant la séance, je voulais vous montrer mon jardin.

Il faut dire que je viens de planter

une nouvelle espèce de tomates, des tomates grimpantes.

Mais avec les tomates d’avant, j’avais un problème :

Pour être sûr de récolter des tomates,

J'ai acheté un pied de tomate de chaque espèce.

Je pensais : “ Au moins, une des espèces prendrait “

Grave erreur !

Et je cultivais de la même manière,

tous les plants de tomates différents.

J’arrosais, je mettais les pieds de tomates au soleil,

j'apportais du terreau…

rien, pas de croissance, pas de fleurs, pas de tomates !

En fait, chaque espèce de tomates est différente.

Certaines ont besoin de plus de soleil,

d'autres, il leur faut plus d’eau,

d’autres, plus d’oxygène et il faut remuer la terre.

Alors pour récolter plus, il m’a fallu du temps

et plus de patience, pour mieux savoir

ce dont chaque pied de tomates avait besoin.

Il a fallu apporter du soin et de l’attention.

A la fin, je pouvais discerner

quand un pied de tomate manquait d’attention.

Au début, c’était des jeunes pousses, encore fragiles, vulnérables.

Elles avaient la verdure de la jeunesse,

d’un vert clair délicat et impatient de grandir.

Mais encore avant, c’étaient de simples graines,

avec tout le potentiel de croissance.

c’est fabuleux d’obtenir 5 kilos de tomates,

avec une graine de moins d’ 1 gramme…

C’est fou ce qu’il y a comme vie dans une graine !

Quoiqu'il en soit, j’ai dû apporter des soins, des apports différents

pour chaque plan de tomates.

Parfois, il faut travailler les racines, apporter de l’eau, de l’oxygène,

Parfois, c’est choisir le lieu, l’environnement,

là où il y aura la bonne dose de soleil, pour que se créent plus de fleurs,

tout cela jusqu’à ce que les plans deviennent robustes.

C’est presque un travail de toute une vie.

Et puis, vous avez des tomates rouge sang, ou plutôt rosé, mais ma couleur préférée, c’est entre les deux… je ne vous ennuie pas au moins avec mes histoires?

Mais j’y pense, avez-vous remarqué mes nouvelles tomates grimpantes sur le treillis ?

Celles-ci, au départ, ont besoin d'une structure pour les guider, les soutenir.

Mais une fois qu'elles ont atteint une certaine hauteur, elles trouvent leur propre chemin, créant des motifs uniques, comme des sentiers jamais empruntés auparavant.

Pour cette espèce, c’est les laisser libres qui les font croître le plus.

Là-bas, j’ai laissé le fond du jardin en friche.

Ce n'est pas de la négligence, vous savez. La terre se repose, se régénère.

Elle aura plus d’énergie à développer pour faire pousser les graines.

Et à côté, le compost.

Que demander de plus : des déchets qui deviennent un ingrédient vital pour le jardin.

Ils sont transformés, puis enrichissent et nourrissent les plans futurs

C’est la magie du vivant.

D’ailleurs, vous connaissez ce savant , Lavoisier,

qui disait : rien ne perd , pas de secret, tout se transforme ?

Vous avez raison, rien ne se crée, quoique…

Ainsi, mon cher, allons dans mon bureau

pour parler de ce qui vous amène.

Vous me disiez que vous êtes tout le temps fatigué,

que vous êtes stressé,

que vous aimeriez avoir plus de confiance en vous?

Oui, je comprends, vous savez, certains,

ont besoin de mettre en lumière leurs peurs et les affronter ,

d’autres, c’est un soutien pour croître,

d’autres, préfèrent changer et transformer leur point de vue, leur environnement

ou bien trouver la racine du mal.

Vous pensez à quelque chose, si vous aviez un plan, quel serait il ?

CSO selon MHE